Mon défunt mari m’a toujours dit « depuis que je vis avec toi , j’ai l’impression de changer de femme assez régulièrement » IL avait épousé une étudiante qui passait ses journées à s’occuper de deux enfants nés à quatorze mois d’intervalles et du ménage et qui avait le nez dans les livres le soir. De mes 20 à mes 35 ans je vivais entre mon métier de prof, mes analyses de textes, les conserves , les confitures ; la broderie et le tricot (je gagnais même quelques sous à tricoter et à broder pour les autres !!
Pendant mon poste au collège Mac Mahon de Woerth, j’ai commencé à monter sur les planches et j’ai fait mon premier one woman show.. pour la bonne cause : je voulais financer un voyage scolaire avec mes classes « aménagées », des élèves qui étaient exclus des voyages à Rome parc qu’ils ne faisaient pas de latin et des voyages à Londres parce qu’ils ne faisaient pas d’anglais. On a donc fait un beau voyage sur les traces de Mozart et de Louis II de Bavière. Cette expérience apprit à mes élèves que rien n’était impossible et m’apprit à moi le bonheur de manier la plume.

Dès lors, la plume ne me quitta pas. J’ai écrit des pièces des théâtre en alsacien.La première fut primée par le TAH de Haguenau et fut même enregistrée pour une diffusion sur France 3 alsace. Les autres firent le bonheur de quelques troupes discrètes en mal de textes. « vous n’auriez pas quelque chose sur l’Afrique, on a un décor africain et on ne sait pas quoi jouer ? » « vous n’auriez pas une pièce avec beaucoup de femmes et juste deux hommes parce que toutes les femmes aimeraient jouer et on n’a que deux hommes dans la troupe. » Puis vint le temps de la télé, le Stickleltheater, des sketchs de quinze minutes diffusés sur France 3 alsace et inteprétés par les gens du Barabli et du cabaret Bonjour…une policière avec Dinah Faust dans le rôle du commissaire.

Après mes 35 ans, quand mes enfants étaient grands, mon mari eut une nouvelle femme : la Huguette des planches. Celle qui allait commencer son itinéraire de « one woman shows » alignant les spectacles au rythme d’un par an , des spectacles osant les mots, osant les situations et surtout des spectacles dont les sujets étaient puisés dans l’âme humaine.

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Femme de mots Huguette Dreikaus triture les mots à l’oral et à l’écrit, pour des chroniques enregistrées pour la radio et la télé , pour des chroniques publiées dans des journaux ou des revues, pour des one- woman- shows avec lesquels elle sillonne les pays rhénans [en savoir plus]

Lorsque l’on me demanda de dresser le portrait d’Huguette en vu de son intronisation au sein de cette noble confrérie.
J’avoue avoir paniquer….. Et dieu sait si pas niquer est dramatique. La tâche me semblait si ardue , que je ne voyais pas trop comment l’aborder. Devais-je parler de son enfance insouciante passer dans les verts pâturages du petit village de Dauendorf. [en savoir plus]